Tesla réaffirme une production annuelle de 500,000 voitures en 2018. Calcul de l’impact sur la demande de graphite.

4 août 2017 -

Dans mon article du 29 juin, je vous ai parlé du démontage d’une Chevrolet Bolt qui a permis à la banque UBS de revoir à la baisse de $4 600 le coût de fabrication du groupe motopropulseur de cette voiture.  Je vous ai également dit qu’UBS prévoit que Tesla fera un profit sur la vente de la Model 3 car ils estiment que la plupart des voitures seront commandées avec des options.  Son prix de vente s’en trouvera alors gonflé au-delà du seuil rentabilité qu’ils établissent à $41,000.

La réalisation d’un coût de fabrication plus faible sur le groupe motopropulseur a forcé UBS à  réviser ses prévisions de pénétration du  marché mondial par les véhicules électriques. UBS l’estime désormais à 14% en 2025 alors que c’était 9% auparavant.

D’ici 2025, selon un scénario de base, ils s’attendent à ce que le marché actuel du graphite augmente de 1,7 fois ou de 2,0 fois si le scénario de hausse se réalise.

Sachant que la production mondiale annuelle de voitures neuves est bien supérieure à 90M en ce moment, il est juste de s’attendre à au moins 100M d’ici 2025.  Une augmentation de 5% dans cette prévision est donc 5 millions de VÉs supplémentaires à produire à chaque année. UBS a également étudié l’impact que cette prévision de 14% de VÉs aura sur les matières premières nécessaires à la production de batteries, tel que le graphite et le lithium.

Le rapport de UBS Global est très impressionnant. L’équipe de recherche a examiné à peu près tous les aspects qui sont touchés par l’électrification des transports.  Les matières premières nécessaires aux batteries n’étaient, par contre, pas au cœur de l’analyse puisqu’elles ne sont discutées que sur deux pages du rapport de 95 pages.  UBS évalue que la batterie de la Bolt contient 1,1 kg de graphite par kWh alors que c’est  ~ 0,9-1 kg par kWh pour l’équivalent de carbonate de lithium.

UBS est optimiste sur la demande de graphite et de lithium.  D’ici 2025, selon un scénario de base, ils s’attendent à ce que le marché actuel du graphite augmente de 1,7 fois ou de 2,0 fois si le scénario de hausse se réalise.  Pour le lithium, c’est plutôt de 4,5x et 7,5x respectivement.

Le marché du graphite est beaucoup plus grand que le marché du lithium. UBS l’évalue à 16,2 milliards de dollars alors que c’est 2,7 milliards de dollars pour le lithium.  La banque ne mentionne pas la proportion de chaque type de graphite dans cette valeur marchande totale.  Il faut donc supposer que 16,2 milliards de dollars représente donc la valeur combinée des marchés amorphes, en flocons, en veines et synthétique tous ensemble.  Les batteries li-ion utilisent, cependant, comme matière première qu’une combinaison de graphite en flocons naturels et/ou de graphite synthétique.  Puisque qu’il n’est pas prévu que la demande de graphite amorphe ou en veines augmentent, on peut donc supposer que la demande de graphite naturel et synthétique augmentera à un rythme plus élevé.  Dans le cas du graphite naturel, les flocons doivent être purifiés, et les deux types de graphite doivent subir des traitements additionnels (sphéronization et enduit de carbone) afin d’être transformés en matériel d’anode.  Analysons l’impact possible sur le marché du graphite naturel en flocons.

Le marché mondial du graphite en flocons est d’environ 450 000 tonnes par année.  Le multiple de croissance de 1,7 fois d’ici 2025 me semble conservateur quand on regarde la capacité combinée de toutes les usines de batteries li-ion actuellement en construction ou en expansion à travers le monde.  Nous savons que la Gigafactory 1 de Tesla au Nevada nécessite 50 GWh de systèmes de batteries li-ion dès l’an prochain.  Cela donnera à Tesla suffisamment de batteries pour produire à une cadence de production de 500 000 voitures par an.  50 GWh est équivalent à 50 000 000 de kWh.  La règle que nous utilisons chez Nouveau Monde Graphite est 1,2 kg de graphite par kWh, toutes chimies de batteries li-ion confondues.  Ce type de graphite est le matériel d’anode, également connu sous le nom de graphite purifié sphérique et enduit (CSPG).  Gardons les choses simples et supposons un rendement de 50% lorsque les flocons naturels sont transformés en graphite sphérique. Le calcul dérivé de la production de 50 GWh nous révèle alors que Tesla pourrait consommer jusqu’à 120 000 tonnes de graphite en flocons dès 2018.  Bien évidemment, la demande sera partagée avec le graphite synthétique, mais je crois que vous visualisez l’impact sur la demande mondiale de graphite.  Tesla à elle seule, générera une nouvelle demande de graphite de 26% avec sa Gigafactory 1 fonctionnant à 50 GWh et ce, dès l’an prochain.  Musk a également déclaré s’attendre à ce que la capacité totale de la Gigafactory 1, une fois pleinement complétée, soit de 150 GWh au niveau des systèmes de batteries.

Le calcul

50 GWh ou 50 000 000 kWh
Multiplié par 1,2 kg de matériel d’anode
Donne 60 000 000 kg de matériel d’anode.
Multiplié par 2 pour tenir compte du rendement de 50% dans la production de matériel d’anode à partir de graphite en flocons.
Donne 120 000 000 kg ou 120 000 tonnes de graphite en flocons.

Nous ne parlons même pas des 16 autres giga-usines qui sont soit en construction ou en expansion ailleurs dans le monde. Une fois terminé, ces 17 giga-usines auront un potentiel annuel combiné de 265 GWh de production de piles li-ion, disponible dès 2021, et non pas 2025.  Lorsque nous effectuons les calculs sur 265 GWh, nous obtenons 636 000 tonnes au niveau du potentiel de nouvelle demande de graphite naturel en flocons.  Si on se projette en 2025, la prévision d’UBS d’une croissance de 1,7x du marché actuel du graphite me semble conservatrice.

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